La pollution des eaux souterraines constitue un enjeu environnemental majeur. Elle menace pourtant directement nos ressources en eau potable et participe à la contamination des sols à long terme. Parce qu’elle évolue lentement, mais de manière persistante, elle peut impacter les milieux naturels et la santé humaine pendant plusieurs décennies, voire davantage.
Aujourd’hui, mieux comprendre la dynamique souterraine des polluants est indispensable pour anticiper les risques et mettre en œuvre des stratégies efficaces de prévention et de surveillance.
Les eaux douces : un équilibre fragile
Sur notre planète, seulement 2,5 % de l’eau est douce. Au sein de cette infime portion, ce sont les eaux souterraines qui en constituent la quasi-totalité – environ 97 %. Le reste correspond aux eaux de surface : rivières, lacs, zones humides. Ces dernières, bien que plus accessibles, sont rarement utilisables directement consommable en raison de leur contamination aux polluants.
Les eaux souterraines dans les nappes jouent donc un rôle vital. Elles alimentent les captages d’eau potable et les écoulements des rivières en période sèche, et participent au fonctionnement des zones humides. Elles représentent un réservoir naturel à la fois stratégique et fragile, dont l’intégrité dépend fortement de l’état chimique du sol qu’elles traversent.
Une contamination lente mais persistante
L’une des particularités de la pollution souterraine réside dans sa capacité à se propager très lentement à travers le sol. Une pollution survenue dans les années 1980 peut encore aujourd’hui se manifester dans une nappe phréatique, bien loin de sa source initiale. En effet, le sol agit comme un réservoir de pollution, dans lequel certaines substances sont stockées ou piégées, avant d’être relarguées progressivement vers les eaux souterraines. Ce phénomène de contamination chronique rend la détection et la gestion des polluants particulièrement complexes.
Les sources de pollutions des eaux souterraines sont diverses
La pollution des eaux souterraines peut résulter de sources directes, telles que les rejets d’eaux usées non traitées ou de liquides toxiques déversés accidentellement dans le sol.
Elle peut également provenir de sources diffuses, comme l’usage massif d’engrais agricoles, de pesticides, ou de produits chimiques répandus à la surface du sol. Les nitrates, en particulier, sont parmi les contaminants les plus fréquemment détectés dans les eaux souterraines. On retrouve aussi des pesticides, solvants chlorés et autres substances organiques ou inorganiques. Ces polluants peuvent voyager sur de longues distances et atteindre des zones de captage utilisées pour l’eau potable.
Les activités industrielles, agricoles et domestiques sont les principales responsables de ces contaminations. Elles participent au relargage progressif de substances chimiques dans le sous-sol, qui, par infiltration, rejoignent les systèmes aquifères. La nature des sols, la pluviométrie, la topographie locale et la structure des aquifères influencent considérablement la vitesse et l’ampleur du transfert de pollution.

Le transfert des polluants dans le sous-sol
L’évolution des polluants dans le sol dépend fortement de la zone qu’ils traversent. On distingue deux grandes zones dans le sous-sol : la zone non saturée, entre la surface du sol et la nappe phréatique, et la zone saturée, où l’eau occupe tous les pores du sol.
La zone non saturée : un filtre naturel influencé par la nature du sol
Dans la zone non saturée, les polluants migrent verticalement, entraînés par l’eau de pluie qui lessive les couches supérieures du sol. Le transfert est soumis à de nombreux processus physico-chimiques, comme l’adsorption, la précipitation ou la biodégradation. Certains sols, comme les argiles, peuvent retenir une grande quantité de polluants et retarder leur progression. D’autres, plus perméables comme les sables, favorisent au contraire un transport plus rapide des contaminants. Les caractéristiques du polluant – sa densité, sa solubilité, sa stabilité chimique – influencent également sa mobilité.
Propagation des polluants dans la zone saturée
Une fois atteinte, la zone saturée devient le vecteur principal de la propagation. L’eau souterraine s’écoule selon la géologie du terrain et les gradients hydrauliques, transportant avec elle les polluants dissous.
Dans cette partie du sol, les obstacles à la diffusion sont bien moindres, ce qui permet une dispersion horizontale des substances dans de larges volumes d’eau. Il est alors possible qu’un panache de pollution issu d’un ancien site industriel atteigne un quartier résidentiel, même situé à plusieurs centaines de mètres.
Une dépollution incertaine et coûteuse
Au cours des deux dernières décennies, des techniques de traitement des eaux souterraines ont été mises en œuvre pour tenter de contenir ou réduire la contamination. Cela inclut, entre autres, le pompage des nappes polluées suivi d’un traitement en surface, la mise en place de barrières perméables réactives, ou encore l’injection de bactéries capables de dégrader certains composés chimiques. Cependant, ces méthodes restent longues, coûteuses, et leur efficacité est très variable selon les substances concernées.
Dans de nombreux cas, il est impossible d’éliminer complètement les contaminants présents dans les aquifères. Certaines molécules se montrent particulièrement résistantes à la biodégradation, d’autres sont piégées dans des poches peu accessibles, rendant leur extraction difficile. C’est pourquoi la prévention est considérée comme la meilleure approche dans la gestion des pollutions souterraines.
Quelles sont vos obligations ?
Les circonstances et les obligations liées aux eaux souterraines sont les mêmes que pour des études de sol.
Cela signifie que si vous vous trouvez dans une situation où une étude de sol est nécessaire, Sol-Ex prélève des échantillons d’eau – quand celle-ci est accessible – et les analyse au même titre que les échantillons de sol.
Si une pollution de l’eau souterraine est détectée, la procédure doit continuer, comme pour une pollution du sol.
Comment pouvons-nous vous aider ?
Vous devez réaliser une étude de sol ? Sol-Ex évalue avec vous la nécessité de réaliser les échantillonnages et analyses de l’eau souterraine.
Si une pollution de l’eau souterraine est détectée, notre équipe vous accompagne tout au long de la procédure et des études complémentaires les plus adaptées à votre projet.